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A la rencontre de Black Cat Models, le designer de la fabrication additive

Black Cat Models est une jeune pousse française qui fabrique des modèles réduits en tout genre grâce à l’impression 3D. Son fondateur, Benjamin Druel, a investi dans une imprimante 3D Asiga afin de proposer des petites figurines et accessoires très détaillés et fidèles à leur modèle d’origine. Nous l’avons rencontré afin d’en savoir plus sur les avantages que lui apporte l’impression 3D, le processus de fabrication et les défis auxquels il fait face au quotidien.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que Black Cat Models ?

black cat models

Benjamin Druel

Benjamin Druel, je suis dessinateur 3D depuis 10 ans. J’ai commencé en tant que dessinateur 3D pour la société de modèles réduits L’Arsenal en Normandie.

Depuis 2014, je suis passé freelance, et je continue dans le domaine du dessin de modèles réduits pour mon compte ainsi que pour différentes sociétés, françaises, européennes et internationales.

La société Black Cat Models est la partie vente par correspondance de mes activités. C’est donc une société qui commercialise des maquettes et accessoires pour modèles réduits à monter soi-même. Ces modèles sont principalement des navires de guerre de la Seconde Guerre Mondiale, flotte Américaine, Royale Navy et autres, mais aussi je propose une gamme civil avec les Gardes Côtes US.

Les modèles sont imprimés dans mon atelier, je m’occupe de tout ce qui est possible dans le processus de réalisation, collecte d’informations, dessins et préparation des modèles, visuels, notice de montage, packaging, etc. Vous pouvez retrouver tous mes produits sur mon site ICI.

Comment avez-vous découvert la fabrication additive  ?

J’ai découvert la fabrication additive en commençant à dessiner avec L’Arsenal, c’était une toute nouvelle technologie. Nous souhaitions changer la manière dont les modèles étaient réalisés, le passage du travail manuel pour l’ensemble des pièces vers le passage numérique était un tournant nécessaire à l’évolution de la société.

Nous avons dû tester plusieurs alternatives car avant les années 2010 les machines n’étaient pas encore ce qu’elles sont maintenant. Il a fallu beaucoup chercher pour trouver des imprimantes assez précises et avec un coût relativement abordable.

Dans quels machines/logiciels avez-vous investi aujourd’hui ? Et demain ? (Marques, modèles, etc.)

J’utilise le logiciel Rhino 3D pour tout ce qui est de la modélisation, et je le couple avec Vray pour la partie visualisation.

Pour l’impression des modèles, la plupart des pièces sont réalisées avec une Pico 2 HD 37 d’Asiga, car mes pièces sont très petites et ont besoin d’une très bonne précision. Pour les modèles qui n’entrent pas dans la cuve de la Pico 2 HD, je me sers d’une Form 2, qui conserve un très bon rapport qualité/prix.

Que fabriquez-vous avec ces technologies 3D ?

Je fabrique deux sortes de choses. La première est la fabrication de petites pièces, que l’on appelle accessoires. Ces accessoires servent à améliorer des modèles réduits déjà existants. Je propose toute sorte d’armement, pièces de navigation, radars etc… Ces pièces sont imprimées « à la chaîne » et sont directement vendues telles quelles. J’utilise la technologie de l’impression 3D pour ces pièces car elle me permet d’avoir des résultats incroyablement précis et des formes impossible à obtenir en fabrication traditionnelle.

Et la deuxième est pour fabriquer des pièces « master » qui seront utilisées et, retravaillées si besoin, dans un processus de multiplication par moules en silicone. Je fais ça principalement pour toutes les pièces basiques, de grandes et moyennes tailles qui seraient trop longues à imprimer et à travailler si je devais toutes les imprimer directement.

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Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus de conception/fabrication d’un modèle réduit ? (Étapes de recherche bibliographique, temps de design, temps d’impression, matériaux utilisés, etc.)

Premièrement pour réaliser un bon modèle réduit, il faut de la bonne documentation, car mes clients sont des passionnés, très souvent avec une bonne connaissance du domaine. Leur proposer quelque chose d’inexact serait très dommageable, et surtout, je n’aime pas travailler comme cela. Je dois relater des faits précis, et je ne peux me permettre d’inventer dans ce domaine. Cette recherche peut prendre beaucoup de temps, car les sujets sont vieux, et à cette époque la numérisation n’était pas encore inventée.

Alors il faut chercher dans les archives, et heureusement qu’aujourd’hui une partie des documents sont numérisés et accessibles. Pour bien commencer mon projet, il faut des bons plans, aussi précis et détaillés que possible, ainsi qu’une bonne photothèque. Les bâtiments ont une durée de vie plus ou moins longue, et peuvent évoluer tout au long de leur carrière.

Ensuite je passe à la phase de dessin, je choisis comment les pièces seront proposées au montage, lesquelles seront directement assemblées, etc. Une fois l’étape de la conception faite, je vais imprimer toutes les pièces nécessaires à la réalisation du kit, une partie partiront vers un prestataire qui fait le moulage, les autres seront produites à l’atelier. Il y a une étape de vérification avant la commercialisation, où on vérifie que tout est là, et que le modèle se construit bien. Pour finir je m’occupe de peaufiner le kit, avec une notice de montage détaillée et des visuels pour présenter le modèle.

Pourquoi se tourner vers les technologies 3D quand on travaille dans le modèle réduit ?

L’impression 3D permet de travailler plus vite et mieux. Il y a encore quelques temps, et encore pour certaines entreprises à ce jour, les modèles étaient entièrement réalisés à la main. Cela prenait beaucoup de temps, 6 mois à 1 an pour produire un projet. Et le niveau de détail, même s’il était déjà bon, n’est pas aussi bon que maintenant.

J’ai aussi la possibilité de proposer des produits très détaillés, facile à monter par mes clients. Car pour eux aussi le temps est un facteur décisif, certains éléments pouvaient prendre beaucoup de temps à assembler. Quand ils mettent 2 heures à assembler un canon et qu’il y en a 50 sur un navire, proposer le même produit, plus détaillé, et dont l’assemblage ne prend que 5 minutes, c’est très intéressant.

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Des canons imprimés en 3D

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez aujourd’hui avec la fabrication additive ?

Aujourd’hui, mon principal problème est de proposer des modèles avec encore moins de supports. Je suis toujours dans la recherche d’obtenir le bon ratio précision/support. Mes modèles sont très petits, et la découpe des supports peut endommager les pièces. J’essaie aussi d’obtenir le maximum de ma machine, en détail, en précision, et en temps d’impression.

Au final j’aimerais avoir une machine aussi précise que maintenant grâce au SLA, mais aussi avec pas ou peu de support comme avec le SLS. Et bien sur avec un prix abordable, car je reste une TPME. Pour le moment je suis très satisfait de ce que propose Asiga avec sa gamme, et je reste en veille quant à l’avancée de la technologie.

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Black Cat Models propose également des kits

Retrouvez l’ensemble des modèles réduits de Black Cat Models sur son site officiel ICI. Vous pouvez également contacter notre équipe si vous avez des questions sur la gamme d’imprimantes 3D Asiga ou que vous cherchez à investir dans une solution de fabrication additive : nous serons ravis de vous aider à faire le bon choix !